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Question

Salut à tous, si quelqu’un connais le poème de Louis Aragon, Le Musée Grévin, quelqu’un peut répondre à ces question
Salut à tous, si quelqu’un connais le poème de Louis Aragon, Le Musée Grévin, quelqu’un peut répondre à ces question

1 Réponse

  • Réponse :

    1. Le poème est écrit en 1943

    2. Le vers utilisé est l'alexandrin (vers de 12 syllabes)

    Les strophes ont 4 vers, ce sont des quatrains.

    3. Le roi pétoche désigne Pétain

    4. "Un pays disputé par l’ongle et par la griffe

    Sous le ciel sans pitié des jours calamiteux "

    C'est l'occupation allemande.

    5. "usurpateurs" et "soldats étrangers" désignent les troupes allemandes d'occupation.

    6. La figure de Style : "Un pays" répété en début de vers est une anaphore.
    7. La chiourme, c'est le bagne et les prisons. mais le poète écrit : c'est la poésie de la résistance, poésie clandestine sous le nom de François la Colère

    8. "De l'arc-en-ciel, je n'ai que trois couleurs" : bleu, blanc et rouge : le drapeau français.

    9. Le Musée Grévin : musée de personnages de cire pour garder la mémoire des figures importantes.

    10. Il s'agit d'un texte engagé qui décrit la situation de la France occupée, désigne à mots couverts les responsables mais veut insuffler l'espoir.

    Explications :

    comme Louis Aragon

    J’écris dans un pays dévasté par la peste

    Qui semble un cauchemar attardé de Goya

    Où les chiens n’ont d’espoir que la manne céleste

    Et des squelettes blancs cultivent le soya

    Un pays en tous sens parcouru d’escogriffes

    À coups de fouet chassant le bétail devant eux

    Un pays disputé par l’ongle et par la griffe

    Sous le ciel sans pitié des jours calamiteux

    Un pays pantelant sous le pied des fantoches

    Labouré jusqu’au cœur par l’ornière des roues

    Mis en coupe réglée au nom du Roi Pétoche

    Un pays de frayeur en proie aux loups-garous

    J’écris dans ce pays où l’on parque les hommes

    Dans l’ordure et la soif le silence et la faim

    Où la mère se voit arracher son fils comme

    Si Hérode régnait quand Laval est dauphin

    J’écris dans ce pays que le sang défigure

    Qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies

    Une halle à tous vents que la grêle inaugure

    Une ruine où la mort s’exerce aux osselets

    J’écris dans ce pays tandis que la police

    À toute heure de nuit entre dans les maisons

    Que les inquisiteurs enfonçant leurs éclisses

    Dans les membres brisés guettent les trahisons

    J’écris dans ce pays qui souffre mille morts

    Qui montre à tous les yeux ses blessures pourprées1

    Et la meute sur lui grouillante qui le mord

    Et les valets sonnant dans le cor la curée2

    J’écris dans ce pays que les bouchers écorchent

    Et dont je vois les nerfs les entrailles les os

    Et dont je vois les bois brûler comme des torches

    Et sur les blés en feu la fuite des oiseaux

    J’écris dans cette nuit profonde et criminelle

    Où j’entends respirer les soldats étrangers

    Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels

    Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger3

    J’écris dans un champ clos où des deux adversaires

    L’un semble d’une pièce armure et palefroi4

    Et l’autre que l’épée atrocement lacère

    À lui pour tout arroi5 sa bravoure et son droit

    J’écris dans cette fosse où non plus un prophète6

    Mais un peuple est parmi les bêtes descendu

    Qu’on somme de ne plus oublier sa défaite

    Et de livrer aux ours la chair qui leur est due

    J’écris dans ce décor tragique où des acteurs

    Ont perdu leur chemin leur sommeil et leur rang

    Dans ce théâtre vide où les usurpateurs

    Ânonnent de grands mots pour les seuls ignorants

    J’écris dans la chiourme7 énorme qui murmure

    J’écris dans l’oubliette au soir qui retentit

    Des messages frappés du poing contre les murs

    Infligeant aux geôliers d’étranges démentis

    Comment voudriez-vous que je parle des fleurs

    Et qu’il n’y ait des cris dans tout ce que j’écris

    De l’arc-en-ciel ancien je n’ai que trois couleurs

    Et les airs que j’aimais vous les avez proscrits.